Photo de Virginie Sansovini
Wood
Installation plastique de Guillaume André (France)
présentée le 30 juin 2018 à Saint-Vit (France, Doubs)
Sans doute ne voit-on jamais que ce que nous savons déjà nommer. Toute connaissance serait une confirmation d’un monde découpé à l’avance dans notre langage. Si les Samis ou les Inuits voient trente formes de neige, c’est aussi parce qu’ils ont trente mots pour le dire à leur naissance. « Wood », donc, comme les vignettes des anciens lexiques pour enfants qui associaient un mot et une chose. Sauf qu’ici l’œuvre de ce graphiste-artiste qu’est Guillaume André est apposée à la chose même et non à sa représentation photographiée ou dessinée. Ce surgissement étrange dans ce contexte d’extérieur nous rappelle que rien n’est naturel dans nos forêts si éloignées de leurs ancêtres primaires. Nos bois sont des constructions humaines, des résultats d’une culture qui fait un sort tant à l’exploitation du bois qu’à la promenade. Lorsqu’on emprunte un chemin moussu, c’est d’abord un discours qu’on emprunte, consciemment ou non.